Notre test de la tablette Microsoft Surface RT
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A-t-on enfin trouvé le compromis idéal entre une tablette et un ordinateur portable? Sans doute!
Lorsque Microsoft nous a proposé de tester la tablette Surface (RT), arrivée dans le commerce le 14 février dernier, c'est sans a priori que nous l'avons déballée de son carton, après avoir suivi une formation d'une bonne heure dans les bureaux de Microsoft à Zaventem.
C'est que la tablette Surface n'est pas une tablette comme les autres. On s'en doutait.
Dans son format tout d'abord. Elle est assez large: 10,6 pouces, soit un poil plus grande que l'iPad ou le Galaxy Tab 10. Dans son poids aussi, de 680 g environ. En fait, l'impression que donne cette Surface est plus pesante que ses équivalents chez Samsung et Apple, mais c'est de l'ordre du ressenti.
La boîte vendue en Belgique est très bien fournie. Tout comme la connectique de cette tablette: un vrai port USB, un connecteur aimanté dédié à l'alimentation, des haut-parleurs stéréo, une sortie micro-HDMI pour le branchement sur un téléviseur ou un moniteur, ainsi qu'un lecteur de cartes mémoire. La coque en métal donne une impression de solidité, assez professionnelle. Le pied intégré permet de poser la tablette sur une surface plate sans passer par un accessoire.
Contrairement à l'iPad et à certaines tablettes Samsung, vous n'avez pas le choix de la 3G/4G. Par contre, vous disposez du Wi-Fi, du Bluetooth et d'une sortie casque bien placée. Deux claviers physiques sont proposés. Le Touch Cover, clavier sommaire et donc d'appoint, et le Type Cover, un clavier complet qui transforme littéralement la tablette en ordinateur portable. Le second est facturé 10 euros de plus, soit 130 euros, mais le confort d'écriture est réel.
Ce qui est assez formidable, c'est d'avoir un «vrai petit PC» à sa disposition dans un format de tablette. Si on branche une souris en USB ou en Bluetooth, elle fonctionne sans peine. Idem pour un clavier USB ou Bluetooth. Ou pour des enceintes Bluetooth. Et aussi pour notre clé 3G en USB et même l'imprimante. Voire pour un disque dur ou une clé USB. Nous n'avons pas eu besoin de brancher la nôtre (HP) en USB: elle a été reconnue sur le réseau du bureau, sans pilote, sans complication. La preuve que Windows peut être simple, au fond.
On ne reconnaît plus Windows
L'interface de la Surface RT est celle que l'on a appris à connaître avec Windows Phone et surtout avec Windows 8. Les codes visuels ont changé: on voit à l'écran toute une série de blocs/tuiles tactiles, personnalisables et interactifs. Vos photos défilent, comme les cours de Bourse, vos rendez-vous, vos derniers messages, l'actualité, etc. Vous pouvez personnaliser votre bureau comme bon vous semble. C'est simple, efficace, très agréable et cela donne un aspect très ludique à un système d'exploitation jusqu'ici réputé pour son manque de goût et sa rigidité.
On apprécie beaucoup le soin apporté aux applications multimédia. Notamment la musique et la vidéo, avec la possibilité de s'abonner à Xbox Music ou de télécharger des films sur XBox Video. Les applications sont très fluides et d'une grande beauté, mais c'est déjà le cas sur Windows Phone 8. Il y a une appli pour à peu près tout: actualités, Bourse, voyages, cartographie, recherche. Le son est puissant et même les diffuseurs de la tablette sont de bonne qualité.
Là où on ne comprend pas bien ce qui se passe, c'est lorsqu'on clique sur la tuile «Bureau» (Desktop) ou qu'on lance Microsoft Office. On se retrouve dans le bon vieux bureau de Windows 7, avec sa barre des tâches. Non seulement c'est déstabilisant, mais c'est également parfaitement inharmonieux alors que le reste de l'interface a bénéficié d'un soin irréprochable. Sans souris ou clavier Type Cover, vous risquez de vous arracher les cheveux. Il serait sans doute intelligent que les futures mises à jour de Windows RT masquent ce bureau, sauf si on souhaite spécifiquement l'activer. Personne ne comprend pourquoi, en lançant Word ou Powerpoint (d'excellente facture cela dit), on se retrouve dans l'ancien monde. Une version mieux adaptée de Microsoft Office serait tellement logique.
Comme l'iPad et Android, la Surface RT dispose d'un app store. Vous n'y trouverez pas toutes les applis du monde Windows, mais bien celles qui ont été optimisées pour cette version particulièrement dépouillée de Windows 8. Donc, toutes les applis doivent passer par l'App Store. Inutile d'envisager lancer un fichier «.exe». Pour cela, il faut passer à la version Pro de la tablette, qui est un véritable ordinateur Windows classique, mais au prix de l'autonomie. La Surface RT affiche une autonomie de 8 à 9 heures, mais la version Pro tiendra 4 heures seulement.
L’attente de quelques mois pour voir la Surface RT arriver en Belgique aura été finalement bénéfique. Le store est à présent plutôt bien fourni en applications: vidéo, jeux, réseaux sociaux, radios, médias belges (beaucoup de journaux locaux). Vraiment, peu de titres manquent. Et lorsqu'ils ne sont pas présents, les sites web sont là pour combler le vide. Certains reprochent à Windows Store de ne pas proposer des applis Facebook ou Twitter, mais quelle importance? Il suffit d'aller sur www.facebook.com et l'écran HD (1.366×768 pixels tout de même, donc HD Ready) rend parfaitement les pages web dans Internet Explorer. Ce dernier est le seul navigateur autorisé sur la tablette (pour l'instant). Ce n'est pas étonnant: Apple et l'iPad imposent à peu près la même restriction aux navigateurs concurrents. Chrome sur iPad, par exemple, partage le même moteur que Safari sur iPad. Ces restrictions sont par contre ennuyeuses pour certains sites web, faute d'appli. Nous n'avons pas pu utiliser la version web de Spotify et il n'existe pas d'appli dans la boutique à l'heure où nous écrivons cet article.
Un bilan vraiment très positif
Nous avions lu quelques tests de la Surface RT assez désabusés – peut-être blasés? Sans doute Microsoft a-t-il travaillé sans relâche depuis l'automne à cette tablette, mais l'exemplaire que nous avons pu tester est beaucoup plus convaincant que nous le pensions au départ. La Surface RT présente une caractéristique que peu d'autres tablettes peuvent avancer: un format portable, une interface tactile très fluide et très bien pensée, une série d'apps couvrant vraiment la plupart des besoins quotidiens, la présence de Microsoft Office. Sans oublier son format hybride: on peut y brancher clavier, souris et même un moniteur externe pour en faire un véritable PC.
Si on accepte le fait de ne pas pouvoir y installer Photoshop, iTunes ou OpenOffice, si on comprend et on connaît ses limites, c'est probablement la tablette la plus agile du marché, avec le Transformer d'Asus. Au prix de l'iPad, elle offre de très clairs avantages, notamment celui de pouvoir accéder à ses fichiers comme sur un vrai PC (vous souvenez-vous du répertoire «Mes Documents» sur Windows ou «Documents» sur le Mac?). Il faut dire que sur l'iPad, glisser et déposer un document Word ou OpenOffice depuis une clé USB n'est pas ce qu'il y a de plus.... simple à faire. Certes, il y a beaucoup moins cher dans l'univers Android, mais on est ici face à une construction solide, une interface soignée et la possibilité de ne plus devoir choisir entre un ordinateur portable et une tablette.
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