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Mieux comprendre le réseau mobile

Comment ça fonctionne et que faisons-nous pour l'améliorer?

13.06.2013
Par Simon V

Bonjour, je suis Sophie, Social Media Manager chez Mobistar. Notre équipe vous écoute tous les jours via les réseaux sociaux et nous tentons de répondre à un maximum de vos questions sur tous les sujets. Depuis quelques mois, nous avons lu vos commentaires et vos plaintes relatives à notre réseau (3G). N’étant pas ingénieurs, nous n’avons pas toujours toutes les informations en main pour vous aider en toute transparence.
Du coup, armée de mon smartphone, je suis allée rencontrer Wim, responsable du datacenter de Bordet à Evere pour qu’il me fasse visiter cette partie si importante du réseau Mobistar. L’objectif étant de répondre sans langue de bois à vos questions, et tenter ainsi de partager avec vous ce qui se passe sur notre réseau et surtout, comment ça fonctionne.  Vous êtes bien assis ? Allez hop 3,2,1… c’est parti !

Comment ça fonctionne un réseau mobile?

Pour commencer, la partie mobile, c’est juste le lien entre votre téléphone/smartphone et les antennes. Tout le reste fonctionne grâce à des kilomètres et des kilomètres de câbles en fibre optique, enterrés sous nos pieds.

Les antennes sont placées en hauteur afin de capter un maximum de signaux. Il faut savoir que chaque antenne a une capacité maximale de captation, donc quand le réseaux est saturé, c’est que les antennes sont « pleines ».

Au pied de ces fameuses antennes, il y a de grosses boîtes appelées BTS (Base Transceiver Station) dont le rôle est d’acheminer vos appels téléphoniques vers notre datacenter, via les fameuses fibres optiques. Là, elles sont recueillies par un grand nombre de BSC (Base Station Controller). Jusqu’à présent, un BSC était en moyenne relié à 40 antennes, mais nous sommes en pleine phase de migration vers de nouveaux BSC, qui sont, eux, reliés à plus de 200 antennes. Cela améliore le réseau, mais si un BSC tombe en panne, plus de clients seront touchés. Pour pallier à ce type de problème, tout notre datacenter est redondant : chaque machine existe en double pour éviter de longues périodes sans 2G ou 3G. Aaaah oui, il y a aussi des BSC spécialisés pour la 3G, ce sont les RNC. Vous suivez toujours? Allez, un petit dessin pour mieux s’y retrouver.

Au cœur du réseau, les BSC sont tous reliés à un centre de gestion des appels, ou MSC (Mobile service Switching Center) qui est, en gros, le centre téléphonique pour la voix. Vous voyez ces images d’opératrices téléphone des années 50 avec leurs fils dans tous les sens ? C’est exactement ça, mais en version 2013.

C’est ici aussi que se créent les tickets pour vos appels : si vous avez opté pour une carte prépayée, le système s’assure que vous avez encore assez de crédit pour effectuer un appel. Quant aux abonnés, des tickets avec dates et durées de vos appels sont créés et gardés ici dans des disques durs afin d’établir votre facture.

Franchement, ça en fait des câbles et des connections dans tous les sens et du coup, quand ça foire, il est où le problème ? C’est la faute aux antennes ? Ou aux BTS, BSC, MSC ? Tout ensemble ? Ah ben…ça dépend !

Mais il est où le problème ?

   

Commençons par le plus agaçant : les dropped calls. Vous êtes en conversation avec quelqu’un et la communication se coupe. Y a de quoi « péter un câble » ;-) On repart donc sur nos antennes, elles sont dispersées un peu partout dans la Belgique et assez intelligentes que pour suivre vos déplacements si vous êtes en mouvement (Et c’est quand même ça l’idée d’un téléphone mobile, hein !) donc vous avez le signal d’une antenne et passez sur une autre sans vous en rendre compte, sauf que parfois…c’est pas le cas !

A Bruxelles, il y a de gros problèmes dûs à la réglementation sur les antennes qui ne permet pas d’émettre à plus de 3V/m. Cela donne un nombre fixe d’antennes qui ont moins de portée, et comme conséquence, un GSM qui chauffe pour chercher du signal, une batterie qui tient moins longtemps et une couverture plus petite. C’est pourquoi vous vous retrouvez avec des appels qui atterrissent directement sur votre répondeur ou des conversations interrompues.

Aujourd’hui, il est très difficile pour tous les opérateurs d’obtenir des permis de bâtir pour ajouter de nouvelles antennes à Bruxelles. Heureusement, nous avons renouvelé toutes nos antennes 2G dans la capitale, ce qui nous permet d’y ajouter de nouveaux équipements 3G sans avoir à construire de nouvelles antennes. De cette manière, nous ouvrirons en 2013 des dizaines de nouveaux sites 3G afin d’améliorer la couverture pour nos clients.

Dans d’autres régions, c’est plus ou moins la même chose, soit votre passage entre 2 antennes ne s’est pas bien passé car elles sont trop loin l’une de l’autre, soit vous arrivez sur une antenne qui est déjà saturée et qui n’accepte plus de conversation supplémentaire… et bye-bye votre appel. (Et non, escalader un lampadaire ne vous aidera pas). De 2013 à 2015, nous investissons 150 millions d’euros pour déployer de la couverture 3G et LTE (c’est la 4G en langage technique). Concrètement pour vous, cela signifie que 80% de la population bénéficiera d’une couverture en Internet mobile de très haut débit et ce, même à l’intérieur de bâtiments.

Pour ceux qui se plaignent de problèmes de 3G, le coupable est ailleurs. Vous vous souvenez des BSC spécialisés dans la 3G, les RNC ? Ces grosses armoires prennent 6 mois pour être construites et raccordées comme il le faut (et coûtent la bagatelle d’1 million d’euros). Entre-temps, nous sommes tous devenus accros au surf sur notre téléphone ou tablette et l’utilisation de la data double tous les 3 mois (on parle ici en Terabyte). Cela signifie donc que les nouvelles machines sont saturées en moins de temps qu’il n’en faut pour les construire. Et c’est là que réside le problème !

Quelles solutions pour le futur ?

Outre la migration vers du matériel plus récent et puissant, l’addition de centaines d’antennes où il est encore possible de le faire, l’upgrade d’antennes 2G en 3G, l’investissement dans de nouvelles RNC ou encore le dédoublement de toutes nos machines pour assurer un back-up, la solution passe aussi par des développements techniques, comme la 4G. Mais ce sera l’objet d’un post ultérieur :-).

Nous allons continuer à régulièrement vous informer sur nos efforts pour améliorer le réseau. 

Le réseau Orange