6 choses à savoir sur les jeux vidéo

Votre adolescent vous répond souvent qu’il ne peut pas mettre son jeu en pause ? Il participe probablement à un jeu multijoueur en ligne comme Fortnite, Roblox ou Call of Duty: Warzone. Des jeux qui rassemblent des dizaines de joueurs du monde entier en même temps dans l’arène.

Quitter la partie immédiatement est aussi antisocial qu’abandonner brusquement vos amis au beau milieu d’une agréable soirée sans avoir offert une tournée générale.

Même si cela peut être frustrant pour les parents, il n’y a pas lieu de paniquer. Plus encore, les jeux vidéo aident les enfants à développer des compétences essentielles. Voici quelques faits intéressants :

• Les enfants adeptes de jeux vidéo sont plus intelligents
• Les jeux vidéo stimulent les aptitudes sociales
• Une addiction aux jeux vidéo est exceptionnelle
• Non, les jeux vidéo ne rendent pas votre enfant violent
• Les jeux vidéo regorgent d’art et de culture 
• Profitez encore plus des jeux vidéo mobiles grâce à l’internet illimité

Les enfants adeptes de jeux vidéo sont plus intelligents

Nous ne l’inventons pas. Pour reprendre les termes de Ronald Soetaert, professeur en sciences éducatives de l’UGent :

« Les jeunes qui jouent à des jeux vidéo ont une longueur d’avance. Un jeu vidéo leur offre un environnement d’apprentissage très intelligent, où l'on apprend plein de choses en même temps, de manière très organique. »

Une compétence très spécifique que les jeunes acquièrent grâce aux jeux vidéo est de jongler avec des dizaines de tâches différentes et de voir constamment les liens entre elles.

Au début des années 2000, James Paul Gee, professeur américain en sciences éducatives, a découvert que de plus en plus de lycéens américains avaient acquis cette compétence, alors qu’elle ne faisait pas partie du programme d’enseignement secondaire.

Où l’avaient-ils apprise ?

Via des jeux vidéo tels que SimCity ou Civilization : le joueur doit gérer une ville, voire une civilisation entière, et donc prendre constamment des décisions cruciales.

Dans SimCity, par exemple, le joueur peut faire baisser le taux de criminalité dans certains quartiers de sa ville, en y installant un bureau de police. Mais le problème se déplace ensuite vers un autre quartier.

Un moyen plus durable de faire baisser les statistiques de la criminalité est de construire une école, afin d’augmenter le niveau d’éducation et de réduire la criminalité. Intéressant, n’est-ce pas ?

Les jeux vidéo stimulent les aptitudes sociales

Ce que bon nombre de parents ne réalisent pas suffisamment, c’est que leurs jeunes joueurs sont également impliqués dans leur cercle social au sein de leur jeu. Depuis que les jeux vidéo sont en ligne – soit une vingtaine d’années maintenant – de nombreux jeux vidéo constituent une extension de la vie sociale des jeunes.

Dans la plupart des jeux en ligne, ils constituent leur propre équipe, qui est d’ailleurs souvent composée de copains avec lesquels ils passent la journée à l’école.

Les jeux vidéo ne les rendent pas asociaux. Au contraire. Le géant de l’informatique IBM, par exemple, a cherché – et trouvé ! – des preuves que les introvertis développent souvent des compétences de leadership dans des jeux en ligne tels que World of Warcraft.

Une addiction aux jeux vidéo est exceptionnelle

Par ailleurs, le fait qu’ils ne puissent pas se détacher immédiatement de leurs écrans n’est pas le signe d’une addiction aux jeux vidéo.

Bien qu’elles existent, elles sont exceptionnelles : la plupart des études estiment que moins de 1 % des jeunes souffrent d’une véritable dépendance. D’après un psychiatre qui traite les addictions aux jeux vidéo :

« Quand le jeu commence à empiéter sur votre vie réelle, vous êtes dépendant. Le nombre d’heures que les jeunes consacrent aux jeux vidéo ne signifie pas grand-chose. Une meilleure mesure est : qu’est-ce qu’ils ne font pas qu’une personne de leur âge devrait faire ? Comme étudier ou voir leurs amis. » 

Non, les jeux vidéo ne rendent pas votre enfant violent

Et vos enfants ne deviendront pas des délinquants ou des tueurs en série parce qu’ils jouent à des jeux vidéo dans lesquels le tir constitue l’opération principale : ce qu’on appelle un shooteur.

Au cours des dernières décennies, de nombreux reportages ont montré comment de jeunes étudiants tireurs américains jouaient à des jeux violents. Un lien de cause à effet, pourrait-on croire ! Que nenni !

Au cours des 40 dernières années, plus de 2500 études psychologiques et neurologiques ont été publiées pour tenter de démontrer ce lien. En vain !

Vous avez l’impression que votre adolescent est énervé après avoir joué ? C’est fort possible. Les adeptes des jeux vidéo peuvent rester sous l’effet de l’adrénaline pendant 10 à 20 minutes après la fin d’une partie. Cependant, l’effet s’estompe rapidement, surtout si vous faites autre chose après avoir joué.

Fait amusant : les sondages annuels menés auprès des jeunes visiteurs du salon allemand du jeu vidéo Gamescom montrent qu’une grande partie des adeptes des jeux vidéo affectionne également les médias plus « calmes » tels que les séries télévisées, les livres et les bandes dessinées.

Les jeux vidéo regorgent d’art et de culture

Qualifier les jeux vidéo d’art peut sembler complètement stupide pour quelqu’un qui n’y joue pas lui-même. Et pourtant ! Les jeux ont énormément évolué au cours des dernières décennies et peuvent souvent être comparés aux chefs-d’œuvre littéraires ou musicaux de notre époque. Quelques exemples :

• Dans Assassin's Creed, les joueurs ont accès à de vastes villes et régions qu’ils peuvent explorer librement, à différentes époques, avec une grande précision historique. De meilleures notes en histoire ? Check.
• Ils découvrent aussi des thèmes orientés western, comme la lutte entre la nature et la civilisation dans Red Dead Redemption II, une aventure qui se déroule au XIX^e siècle. Ce jeu a été qualifié en 2018 par le quotidien américain The New York Times de média de culture de masse qui « s’épanouit artistiquement d’une manière qui rappelle l’apogée du cinéma au vingtième siècle, et de la télévision au cours des vingt dernières années. »
• Sans parler des jeux qui procurent des stimuli lyriques, comme les décors féériques de Gris ou l’univers obscur de Limbo. Ou encore un plaisir dramatique où les joueurs peuvent choisir eux-mêmes les dialogues, comme Mass Effect.

En bref, les enfants qui jouent développent plus de compétences et de connaissances que ce à quoi on pourrait s’attendre. Réjouissez-vous donc qu’ils jouent. Jusqu’à ce que leur dîner devienne vraiment froid, bien sûr. ;)

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